Murmures nocturnes

(Ce récit est construit par un échange de MP entre VF ( rouge ) et moi ( bleu ). Il devrait vous en apprendre plus sur les relations entre nos personnages…

Dans les épisodes précédents… ^^.
Von Falken et Elisha se sont rencontrés juste après notre bataille contre les gobelins, au sud de l’arbre doré, au moment où nous nous sommes éparpillés dans les boutiques de l’arbre. Ils ont eu… Disons, une entrevue plutôt hargneuse, qui a failli se transformer plusieurs fois en duel (cf mon RP, j’en parle dans le chapitre Où l’aventure stagne). Mais Nerba et Herle étaient partis devant, donc Elish s’est sauvée pour rejoindre Leunam à leur rescousse et a planté l’humain pas très gentiment !
Durant la bataille qui a précédé notre visite de la tour, Elish et VF ont continué à échanger en s’écrivant des lettres, pour planifier leur futur duel.
Pour préciser un peu tout ça, on va dire que la teneur globale de leurs échanges jusqu’à ce récit est la suivante : VF provoque Elish, et elle s’énerve. Lui n’est pas spécialement belliqueux, juste taquin.

Bref, pour finir, VF a quitté son clan pour rejoindre un groupe de voyageurs sympathiques, dans lequel se trouve Leunam, qu’il connait. Sauf que, l’orque y est… Et qu’à la base, ils se retrouvaient uniquement pour se foutre sur la tronche…
Ce qui suit, se passe la première nuit de son arrivée parmi nous. Vous en avez eu le début normalement !)




A la faveur de l'obscurité, Elisha profite que ses compagnons aient fermé l'œil. Elle s'éloigne d'eux, s'approche de l'humain, et pousse d'un geste brusque son épaule pour l'éveiller de la semi-torpeur dans laquelle il semble être plongé. Le chuchotement de sa voix amplifie la menace qui s'y tapit.

- Entre nous, j'aurais préféré t'enfoncer mon épée au travers de la gorge. Mais tu vois, Leunam, que j'estime, t'accorde sa confiance. Et mes compagnons ne méritent pas que tu mettes en péril l'équilibre de notre groupe et de mon humeur par tes provocations Alors modère ton cabotinage, tiens-toi à carreau, et tout se passera bien...


Si proche, si dense, si menaçante... si chaleureuse ! Et ça n'est pas une figure de style, l'orque irradie littéralement dans la fraîcheur de la nuit.
La menace est certes tangible, mais le filou ne pourrait décidément jamais s'empêcher de défier le danger, de se moquer de la mort, de pérorer alors qu'il serait mieux venu de prendre ses jambes à son cou, ou au moins d'adopter une attitude un peu plus humble et volontaire... Après tout, il faut bien mourir un jour ! Et puis il aime bien s'écouter parler. On écrirait ça sur sa tombe, un jour.

- Et tu me réveilles pour ça, beauté ? C'est gentil de prévenir, mais tu me connais... Aïe ! C'est bon, c'est bon... Si tu voulais rejoindre ma couche, t'avais qu'à deman... AÏE !!! Non pas là, j'ai pas encore cicatrisé ! Arrête arrête, c'est d'accord. Pour l'instant. Hop hop, attends ! C'est pas très régulier comme attaque, tu m'as chopé en plein sommeil...


Un grondement rauque de rage sort de la poitrine d'Elisha à la réaction badine de l'humain. Le ton de sa voix baisse encore, se rendant audible uniquement pour lui.

- Oui, je te réveille pour ça... Il me semblait convenable de t'assurer de mon pacifisme, et je préférais n'avoir pas trop de témoins... J'ai ma fierté.

Ses paroles empruntent alors une douceur fielleuse. Elle lui caresse la joue de la pointe acérée d'une de ses griffes, y laissant une traînée rougeâtre.

- Alors, tu seras sage mon petit Falken ? Ma parole contre la tienne...


- ... ma parole contre la tienne ?

La guerrière orque l'écrase, mais malgré les menaces ça n'est pas pour lui déplaire.
Le grand escogriffe sourit, de son air canaille, dévoilant une canine sur un sourire lupin... des restes de son ancienne allégeance ?
Tentative de déstabilisation plutôt !
Il agrippe les hanches de l'orque des deux mains, et d'un mouvement souple la fait basculer sous lui.
Les deux adversaires se valent question force, mais l'humain se contente de lui faire sentir son poids, maintenant juste la pression sans chercher l'affrontement.

- Tu as ma parole, beauté.


Elisha ne se débat pas. Au contraire, elle croise les bras calmement et le toise d'un air amusé.

- Et tu vas cesser tes agaceries ? J'ai ta parole là-dessus aussi l'humain ? Quel âge as-tu pour être incapable d'arrêter de jouer comme un petit chat ?

Son sourire s'élargit. Elle ne bouge toujours pas mais son regard le défie.

- Enfin, ça dépend, tu tiens à la vie Falken ? Allez descends de là...


- Appelle-moi chaton, je suis sûr que si tu t'y prends bien je vais même ronronner...

Von Falken savoure sa position encore quelques instants, et il hésite... sûr que s'il se montrait un peu trop entreprenant ça risquerait de finir en bagarre, et c'est pas vraiment le genre de trucs à provoquer quand on vient de se faire accepter dans une nouvelle bande.

- Soit, tu as raison, je bats en retraite... de toute façon ça manque de mets fins, d'alcool fort, de bougies et d'un larbin qui nous jouerait de la guimbarde.

Il roule sur le côté, croise les mains derrière la tête et contemple le ciel nocturne étoilé.

- A défaut j'ai une gourde de cervoise...


Elisha soupire, et ferme les yeux. Savourant la quiétude de la nuit. A quelques mètres de là, elle perçoit les ronflements de ses compagnons. Elle sourit.

- On a un joli fond sonore pourtant...

Elle soupire à nouveau, puis elle lui répond, mi- amusée, mi- désabusée.

- Eh bien, on dirait que ce soir, on ne choisit ni la compagnie, ni la boisson. Mais faute de mieux... Et il va bien falloir qu'on apprenne à se supporter de toute façon. File ta gourde - Elle marque une légère pause, et finit sa phrase dans un rictus ironique - chaton...

Elle s'en saisit, boit une longue gorgée, et poursuit :

- Alors, qu'est-ce qui t'amène ? Paraît que t'as lâché les loups ?


Il la sent un peu différente, après coup... moins prompte à la colère, plus encline à la plaisanterie.
Il aime ça, les femmes dotées du sens de l'humour.
Toujours plus amusant à fréquenter qu'une princesse elfe !

- Hé, t'endors pas sur la cervoise, l'orquette ! Pourquoi j'ai quitté les Loups...? Parce que j'ai senti venir le moment où il devenait opportun de tirer ma révérence. Ils avaient leurs plans, qui ne coïncidaient pas forcément avec les miens... J'aimais pas l'idée de suivre aveuglément la meute. Mon propre destin ne s'accomplira pas en suivant les ordres du mâle alpha. Ou alors on en serait venus à se battre pour qui dominerait la meute, mais je n'en voulais pas.

Un rictus moqueur se dessine sur ses traits fatigués.

- Hou hou ! Que de métaphores et autres licences poétiques, n'est-ce-pas !!? En réalité j'avais envie de voir comment vous vous démerdiez, vous autres, sans clan ni allégeance. Ça m'intéresse... et t'endors pas sur la cervoise bon sang !



- Oh eh ça va, tiens la v'là ta pisse l'humain !!

Elle lui balance la gourde rageusement en pleine face et poursuit dans la même dynamique de colère. Son ton est redevenu froid. Et ses yeux luisent d'une lueur néfaste dans le noir.

- Tu comptes rester un moment je présume ? Fais attention à toi. Ce n'est pas parce que notre allégeance n'est pas transcrite par de quelconques attaches formelles qu'elle est moindre. D'ailleurs, ici, tu auras toujours ma méfiance. Je ne pense pas qu'on puisse compter sur toi. Tu es fourbe et provocateur.

Elle marque une pause, laisse retomber sa rage, et poursuit de manière un peu plus neutre.  Dans sa voix, se perçoit pourtant un profond mépris.

- Et quant à celui qui dominera la meute... Je n'ai pas peur des loups, même alpha.



- Fourbe et provocateur, hein ?

Là pour le coup c'est lui qui se met en rogne. Il se redresse, droit et fier dans son kimono. Il se donne des airs de guerrier des steppes de l'Est, ces derniers temps. Sa nouvelle tenue, sans doute.
Toujours est-il qu'il est piqué au vif.

- Provocateur, certes. J'aime bien provoquer le destin et les grandes gueules. Mais redonne-moi du "fourbe" l'orquette, et je te passe la bouche au savon.

Il marque une pause.

- Et pour répondre à ta question, je n'ai encore rien décidé. Possible que j'aille de mon côté au bout d'un moment, vous parlez trop.

Sur ce, il tourne les talons.


Elisha reste coite quelques secondes. L'humain ne l'a pas habituée à cette susceptibilité. Il faut croire qu'elle a enfin touché un point sensible. Ou qu'il est fatigué de cette conversation...
Le temps qu'elle réalise l'insulte, et il s'est déjà éloigné. Elle ne veut pas se fatiguer à lui courir après, ni hausser la voix au risque de réveiller ses compagnons.
Pour elle-même, elle grommelle :

- Ne t'avise pas de m'approcher avec du savon ou quoi que ce soit d'autre. J'ai donné ma parole, mais... Même si je ne suis pas fourbe, moi, je n'hésiterais pas une seconde à la trahir. J'aurais dû refuser qu'un humain se joigne à nous. Crétin acariâtre, tu es tellement fier de toi... "J'aime bien provoquer le destin". Alors va de ton côté, au lieu de te réfugier dans les jupes de jeunes aventuriers "trop" bavards. Si tu voulais du calme et de la solitude, ouais, fallait pas nous rejoindre. Enfin, nous, des aventuriers prétentieux et mutiques on s'en tape, donc casse toi.



[A suivre….]

Leunam Naej a écrit:

Par là plutôt... ^^ : https://sdfkigard.forumactif.org/t4-commentaires-hrp-sur-les-rp