Oups, la boulette...

Fatiguée, harassée, lessivée.
Les journées étaient longues et le combat ne semblait plus finir.
Les gobelins se soignaient. Les soldats de fortune résistaient. Les gobelins mourraient. D'autres gobelins arrivaient.
Elisha était fatiguée, harassée, lessivée.
Elle aurait tout donné, tout, pour une bonne chambre à l'auberge, un bon bain, un bon lit, une bonne bouffe.
Oui, décidément, Elisha était fatiguée, harassée, lessivée.
Au moment de lever son épée pour frapper le shaman verdâtre qui la narguait depuis un moment, elle ferma les paupières, et se prit à rêvasser. Un instant. Juste un instant. Un tout petit instant. Rien qu'un instant...
Le coup partit, et frappa l'humain qui était, tout simplement, au mauvais endroit, au mauvais moment...
Concours de circonstances ? Probablement !

Elisha se stoppa net dans son geste, effarée, et adopta une posture de défense en lui faisant face. Elle grogna et grommela un vague :

- Merde. Parti tout seul. D'solée l'humain.



[Ce sujet est bien évidemment ouvert à toute personne qui souhaiterait s'exprimer ! ^^]

Soulevant une paupière embuée, Abeline eut quelques secondes d'hésitation et tâcha de jauger impartialement la scène.

Devait-elle s'immiscer dans cette surprenante affaire ?
Devait-elle doigter avec tact soignant la victime au vu du mutisme du fauconneux ?
L'orquidante, si imprévisible fut-elle, avait peut-être ses raisons, quelque main promenée un peu trop librement par-delà les armures ?

Traversée par un tantinet de lucidité, la gnome songea à un facteur tout relatif à l'avidité de la verdoyante : sauter un repas pourrait-il lui déclencher une subite parkinsonite de l'épée ?
Probablement ! Puis ce serait l'occasion rêvée de découvrir scientifiquement comment est fabriqué un humain !

Afin de rassurer Von de Falk sur ses intentions, la gnome grimpa à l'arbre et lui glissa à l'oreille :
-Un vieux CUL m'avait expliqué la procédure, ça fera même pas mal *-*

Sa première expérience fructueusement accomplie, mais toutefois perturbée par ces deux lascars exhibitionnistes et tendus de la lame, Abeline décida de s'éloigner de manière désinvolte, l'air de rien ♪♫♪

La clairière s'est transformé en véritable traquenard.

Ça fuse de partout, éclairs verdâtres de magie corrompue contre bonnes vieilles lames. Ces dernières ont le dessus, mais dès qu'un verdâtre tombe y'en a deux qui prennent le relais. Bon sang, si ça continue ils vont devoir se replier sous le nombre.

Aux prises avec un goblours qui lui donne du fil à retordre, Von Falken enrage. Son bras est devenu lourd à force de frapper sur l'énorme gobelinoïde qui ne recule même pas.

*douleur*

Elle fuse dans son épaule droite, et il manque de lâcher son épée sous la surprise. Pas vu venir celui-là.
A la périphérie de son champ de vision il devine l'orquette toujours en prise avec le shaman gobelin.
Et il jurerait que le goblours a ricané.

Elisha a écrit:- Merde. Parti tout seul. D'solée l'humain.

Il se tourne rapidement vers la guerrière, incrédule. Et pourtant, si. Elle vient de lui allonger un coup d'épée, et reste là plantée derrière son bouclier.

- Bordel de...

Cette f*** amatrice vient de lui en coller une en plein combat.
Il va la tuer. Sûr qu'elle le voit dans son regard, il est fumasse.

Rapidement il balance un coup de pied vicelard dans le bouclier de la guerrière, ça lui détourne l'attention et il s'apprête à lui apprendre la politesse quand le goblours s'en mêle et tente un truc dans son dos.
L'instinct reprend le dessus, et avant que l'horrible ait pu mener à bien son sale projet il lui fend le pourpoint d'un coup de taille. Et il enchaîne sur un coup de pommeau dans sa face. L'affreux est pas mort, mais il lâche l'affaire et se barre en couinant.

Alors il se retourne vers Elisha, un peu de sa fureur retombée.

- Tu tapes comme un gobelin, grosse débile !

Leunam avait visualisé les événements du coin de l’œil - de cette manière il arrivait même à voir les pointes de ses oreilles. Essayez donc pour voir, vous !

Il avait appris à connaître, et à apprécier sans réelle retenue le caractère général, ainsi que les déviances ponctuelles d'Elisha.
Constatant que Von Falken faisait lui-aussi ses armes avec ladite orque, il pressentait la grande force de cohésion du groupe.
Les gnomes se montraient plus discrets, surtout les mâles, mais ils semblaient eux-aussi satisfaits de la façon dont les choses se déroulaient. Ils le montraient en restant taquins quels que soient les situations, et en œuvrant efficacement en combat, tant à l'attaque qu'à la défense.

Son attention se porta à nouveau sur Fr... Sur les monstres.

Dieu qu’il était doux ce regard meurtrier de Von Falken, qui prouva à Elisha qu’elle avait fait mouche. Elle avait même cru percevoir une once de peur, ou de surprise ? Elle resterait sur la peur. Voilà ce lascar qui sortait de sa réserve provocatrice pour la seconde fois en peu de temps !

Il n’avait eu pour toute réplique physique, d’ailleurs, qu’un petit coup de pied dans son bouclier, qui ne l’avait même pas faite vaciller. Ri-di-cule.

Par contre, elle était choquée de sa réaction face aux soins d’Abeline. Pas un mot. Pas un regard. Rien. Le prétentieux humain considérait qu’il était parfaitement normal qu’elle se soucie de son état peut-être ? Il devait se sentir tellement supérieur… Cela renforça le mépris profond d’Elisha pour ce bougre, et plus particulièrement, pour sa race infâme.

D’autant qu’il venait d’ouvrir sa grande gueule, après avoir frappé le goblours qui s’éloigna. « Grosse débile ? » pensa Elisha, « ah oui… ». Et elle ouvrit la sienne, d’un ton assurément bien plus moqueur que virulent.

- Parce que toi, vieille carne, tu présumes frapper plus fort qu’un bulot qui aurait abusé de la pipe ? Parce que toi, raclure, tu estimes valoir mieux que moi, c’est ça ? Tu n’oses même pas me rendre mon coup. Froussard, je te conchie.

Et pour afficher son dédain, elle lui tourna le dos, et se dirigea en direction de ses compagnons, non sans avoir hurlé une provocation (qu’il ne vaut mieux pas répéter ici) à un gobelin pour se défouler.

Elisha a écrit:- Parce que toi, vieille carne, tu présumes frapper plus fort qu’un bulot qui aurait abusé de la pipe ? Parce que toi, raclure, tu estimes valoir mieux que moi, c’est ça ? Tu n’oses même pas me rendre mon coup. Froussard, je te conchie.

- T'auras toujours le dernier mot, pas vrai !? Hé ben je te concède la victoire ma belle, t'auras plus à supporter ma gueule bien longtemps.

Leunam sursauta lorsque Von Falken prononça ces mots. Ou plutôt, il "soussauta", et puis toussota même...
Il s'adressa au guerrier :

" J'ai bien peur d'imaginer le genre de propos que t'a soutenus Elisha. "

Puis il s'adressa à la guerrière :

" Elisha, sois gentille de retenir ta fougue sur ce coup-ci. Veux-tu ? Il serait tout de même fort dommage d'avoir été rejoints par Von Falken et de lui donner si vite l'envie de repartir, non ?! "

Enfin, il s'adressa au guerrier et à la guerrière :

" Je crois que les autres, et je sais que moi, on serait bien contents de vous compter au moins encore pour un temps comme notre binôme dévastateur. "

Elisha grommela en direction de l'elfe :

- Mwi mwi Namou, l'a qu'à pas chercher l'autre tête de noeud aussi. Tu m'mets pas en binôme avec, juste. Rien avoir à faire avec c'te gros... Non rien, j'ai compris. Pff... Vraiment...?! Pff... C'est bien parc'que c'est toi hein.

Elle se tourna vers l'humain :

- Scuze Falken, j'ai peut-être un peu abusé de la rhétorique. Pis scuze pour le coup, j'aurais dû frapper plus fort.

Elle lui tendit la main, après avoir préalablement craché dedans, en surveillant que Leunam ne la voit pas.

- Roh allez, j'plaisante. Pis j'aime pas les défaitistes, et t'façon je crois que j'suis pas en majorité pour ton départ. Allez, serre-moi ça que j'puisse t'ignorer en paix.

La petite troupe doit décidément une fière chandelle à Leunam et ses talents de diplomate.
Le fait de la voir presque contrite fait retomber sa colère... bien sûr elle en profite pour caler une ou deux piques, mais tout de même, c'est presque... touchant ? Nan, quand même pas, ah ah !

- On pourrait aussi bien se rouler une pelle, tant qu'on y est ?

Lui non plus ne peut pas s'en empêcher. Ça promet, cette histoire de binôme.

- Allez, c'est bon. N'en parlons plus. C'est une coutume orque le glaviot ?

Il se crache également dans la main, et accepte la pogne calleuse de la guerrière.

Elisha adopte un ton exagérément articulé et jovial, tout en serrant un peu trop la main de Von Falken pour ne pas qu'il la retire :

- Oui oui, n'en parlons plus. Et sans aller jusqu'à se rouler une pelle... Allez, viens-là l'humain.

Sans relâcher sa poigne, elle le tire à elle, un peu brutalement. Elle pose une main sur son épaule pour qu'il ne se dégage pas de son étreinte, et lui persifle à l'oreille :

- Enfin... Je suis toujours pas contre te casser la gueule, hein. Amicalement, bien entendu, chaton... Paraît que je frappe comme un gobelin, ça devrait pas te faire trop mal.

Nul doute ne parvenait réellement à assaillir Leunam, lorsqu'il voyait que ses camarades obéissaient à leurs instincts, sans chercher à leurrer le monde ou bien eux-mêmes.

Il n'aimait pas particulièrement s'immiscer dans les affaires des autres, mais parfois nécessité faisait loi. En l'occurrence les tempéraments belliqueux et fiers des deux guerriers représentaient beaucoup à ses yeux.

Il le leur rappellerait au besoin, mais il espérait surtout que leurs forces combinées opéreraient positivement dans leur relation. Le goût du risque, l'adrénaline... Que du bon tout ça !!