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Les rocambolesques et truculentes aventures des Bras-Cassés par Archibald

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Les rocambolesques et truculentes aventures des Bras-Cassés par Archibald Empty Les rocambolesques et truculentes aventures des Bras-Cassés par Archibald

Message par Elwyn Dim 22 Sep 2019 - 7:29

Les rocambolesques et truculentes aventures des Bras-Cassés par Archibald Les_br10
Les Bras-Cassés à leur début, par Fumble le nain



7ème lune de Dùnodin
Chroniques d’un orc par Rogéash le scribe, chapitre 1 : Le départ


Il n’est pas chose commune dans les contrées sauvages des terres de Kigard de trouver un rassemblement de guerriers aussi fiers et braves que ce regroupement composé d’un homme sorcier de son état dont le bâton qu’il croyait vénérable n’était utilisable que pour la marche, de deux nains disparates, du même nombre de gnomes et d’un orc à l’intelligence… existante. Ils étaient différents dans leurs compétences mais ils avaient trois points communs majeurs : ils faisaient tous preuve d’une sagacité peu commune, d’une expérience des aventures non point nulle mais néanmoins fort proche du néant absolu et d’une naïveté que n’eut pas dédaigné Candide.

Ils étaient sur le point de partir en mission, une quête de la plus haute importance qui leur avait été confié par un vieil homme mystérieux dans une auberge. Comme l’avait précisé l’un des nains, déjà que les vieux sont mystérieux de manière générale, ça avait de la classe de se faire confier une mission par l’un d’eux ! Même si celui-ci puait plus la vinasse qu’autre chose et qu’il ne leur avait pas explicitement donné la quête. Il avait surtout parlé en dormant. Mais les faits étaient là et c’est pourquoi après être sortis en courant de ladite auberge pour échapper aux mouches ils décidèrent de commencer la visite des plus grands monuments de Kigard, derniers témoins des premiers ages.

« En avant ! » cria l’orc ! Et la fière équipe, unie à jamais se trouva immédiatement dispersée : la gnomide toute enjouée du départ partit à la poursuite d’un papillon qui passait par là, l’humain avait vu des herbes à ramasser derrière et les deux nains qui n’avaient rien compris étaient partis en courant. Quant au gnome restant il était resté derrière pour renouer les lanières de ses braies et s’était retrouvé en difficulté devant l’attaque d’un féroce lapin des plaines. « REVENEEEEEEZ !!» hurla le monstre vert de rage, mais c’était trop tard, chacun était partis dans son coin convaincu qu’ils étaient suivis par l’équipe entière...


* * * * *
Il nous a été signalé que les dates ne correspondaient pas forcément et que la susnommée 7ème lune de Dùnodin n’était point emprunte de l’exactitude que devrait démontrer un scribe dans la transcription des faits. En réponse à ces vilenies nous affirmerons d’abord que l’état de biographe d’un orc incite parfois à prendre certaines libertés avec la réalité et que de toute façon les dates, ce n’est pas une science exacte.

Cela dit nous assurons nos lecteurs de la véracité de chacun des faits apparaissant dans cette chronique, chacun étant avéré malgré l’existence de quelques dissemblances temporelles.

* * * * *

Chroniques d’un orc par Rogéash le scribe, chapitre 2 : l’Arbre d’or

Quelques semaines plus tard l’équipe des Bras-Cassés avait l’air en piteux état. Le gnome avait deux dents en moins, on avait eu un mal de chien pour retrouver sa congénère qu’on avait égarée dans la forêt, le sorcier avait disparu et aucun des deux nains n’avait plus de semelle à leurs bottes tant celles-ci étaient usées. Quant à l’orc il était épuisé, il avait dû secourir ses camarades et seule son intelligence hors-norme l’avait aidée à retrouver le trajet initial quand il s’était égaré après avoir fait demi-tour pour les retrouver. Bon, il n’avait en fait trouvé personne et c’est après avoir tourné en rond pendant trois jours qu’il avait entendu ses camarades l’appeler à travers les arbres mais c’était tout de même grâce à lui que l’équipe était enfin complète. Evidemment le sorcier manquait toujours mais comme celui-ci ne savait même pas envoyer de simples gifles de Namzar et qu’il évitait le combat au corps à corps on ne peut pas dire que les membres de l’équipe le regrettaient beaucoup.

En revanche la quête avait porté ses fruits puisque les ruines et le totem étaient maintenant rayés de la liste et on avait donc convenu d’un commun accord que la mission avait été un succès jusqu’à présent puisque tous étaient encore vivants et qu’on avait même réussi à perdre le mage.

L’étape suivante était l’Arbre d’or. Le centre des terres de Kigard, le symbole de la réunion et de la paix entre les races, constamment vénéré et ayant continuellement de la visite dans les alentours. Les membres des Bras-Cassés avaient enfin l’occasion de montrer leur détermination et leur force au sein des plus grands guerriers qui se trouveraient dans cette zone ! Leur courage serait connu et leur union serait chantée par tous les bardes qui ….

Trois jours.

Trois jours pour réussir à se retrouver ! Cette bande de gros baltringues avait réussi à se pommer en cinq minutes après le rassemblement par appât du gain : à peine un entrepôt avait été aperçu que tout le monde s’était éparpillé qui pour récolter des ressources, qui pour les revendre, qui enfin pour gagner une course inexistante vers l’arbre mythique. Même si pour ces raisons l’équipe ne fut jamais remarquée dans le voisinage de l’Arbre il fut noté dans leur historique que le record de dispersion venait d’être explosé, que dis-je explosé, pulvérisé ! Un laps de temps aussi court relevait du génie !

Et pour ne rien arranger ils avaient retrouvé le sorcier qui les attendait devant l’arbre le bâton à la main avec un air de bravoure : il avait réussi à s’extirper de la forêt dans laquelle ils avaient tourné en rond en laissant son cheval faire le boulot pour lui et c’est donc avec un visage qu’il voulait sombre et sage qu’il avait retrouvé ses camarades. Ils en furent presque impressionnés, presque parce qu’il ne s’était pas rendu compte qu’il tenait son bâton à l’envers et qu’il avait l’air diablement ridicule. Ah la magie, source de tant de mystères….


* * * * *
Dans un souci de clarté, de véracité et d’authenticité envers notre lectorat, il convient de produire ici un message de l'orc qui a semble-t-il été pris d’une frénésie littéraire et a donc décidé en ces lieux de vous faire passer un message. Le voilà donc retranscrit tel quel :
« ARG AHAHAH PAF ETZOC BOUM EC ZAPATA ! »
La direction se désolidarise naturellement de ces propos.

* * * * *

Chroniques d’un orc par Rogéash le scribe, chapitre 3 : La Gloire d’Orjan

La compagnie se portait bien. Peu de jours étaient passés depuis la découverte de l’Arbre et rien d’extraordinaire n’était arrivé. Evidemment nous pourrions toujours narrer les quelques péripéties qui jalonnèrent ci et là cette courte période mais vous les connaissez déjà : une dispersion par ici, un brigand par-là, une fuite éperdue vers le portail le plus proche et… ah oui… non… ne pensez pas ça. Ce n’était point le brigand qui avait fait fuir l’équipe, celle-ci avait tout de même un minimum de courage que diable ! Non, ce n’était pas la présence d’un brigand mais la présence de l’absence de brigands qui avait provoqué la ruée vers ledit portail. Oui parce que si nous avons dit que les Bras-Cassés ne sont pas des lâches nous n’avons jamais dit qu’ils n’étaient pas un peu cons…

C’est ainsi que nos compagnons découvrirent le désert. Les yeux écarquillés, debout sur une dune, le sable leur rentrant dans ce qui leur restait de godillots, ils contemplaient l’étendue ondulante. La poésie des lieux s’était imprégnée peu à peu, leurs visages éblouis restaient béats d’admiration devant la chaleur vibrante à l’horizon et devant le soleil de plomb qui assommait par sa trop grande assurance. Pour la première fois les Bras-Cassés étaient unis et se tenaient l’un à côté de l’autre comme une grande famille.

Soudain, comme sortis de transes, ils se secouèrent et entamèrent leur marche. L’étape suivante : Orjan, la statue d’obsidienne et allégorie de la guerre ! Comme disait l’orc : ça allait chier !

Le pauvre ne savait pas à quel point il avait raison…

En entrant dans le souk qui bordait la prestigieuse enceinte de l’arène d’Orjan, l’équipe fut assaillie par les vendeurs et bonimenteurs. Celui-là tenait à leur vendre une amulette rare ayant appartenue à un architecte maladroit, cet autre présentait de vieilles toges rapiécées à un prix défiant toute concurrence et un dernier insistait pour leur donner un numéro de la Gazette de Villeneuve et des Plaines sortis pourtant trois mois auparavant. L’un des deux nains qui avait le sens du commerce fit au détour d’une rue une excellente affaire en vendant un trèfle qu’il avait trouvé avant de se rendre compte qu’il s’était fait voler une pièce de son équipement. Ailleurs encore les produits proposés avaient bien meilleure allure mais les tarifs étiquetés faillirent faire tomber l’un des membres en syncope. En passant à côté de la célèbre armurerie de la Gloire ils s’aperçurent que celle-ci avait été prise d’assaut par des guerriers avides de nouveau matériel.
 
- Pfiou, il y en a du monde, grommela un nain !
- Justement nous allons enfin nous faire connaître, se réjouit le sorcier. Suivez-moi jusqu’à l’entrée.
 
Mais une main poilue lui barra le passage. Levant les yeux, le mage aperçu le regard noir de son ami à la peau verte.

Enfin… si le chef l’ordonne naturellement articula-t-il d’une voix faible.
 
Tout en le toisant de sa haute taille, l’orc releva lentement sa main pour la remettre sur son glaive. Le sorcier souffla profondément et essaya de reprendre contenance, il fallait avouer que le chef ne laissait pas la parole facilement.

Devant l’arène ils purent entendre une rumeur énorme éclatant par intervalles rapprochés. Devant l’air un peu inquiet de ses compagnons et voyant que l’orc s’était un instant écarté pour lorgner sur un étal de viande crue, le sorcier assura qu’il n’y aurait aucun problème.

Venez donc, il peut y avoir des combats mais nous ne sommes que six, nous ne gênerons pas. On entre, on admire et on ressort, rapide, rien de compliqué en somme !
Rassurée, l’équipe s’avança à l’intérieur de l’arène. Immédiatement le boucan se fit maître des lieux :

- ET UN COUP DE GLAIVE MESSIEURS DAMES, UN COUP DE GLAIVE… UNE COTE ARRACHÉE, ON DIRAIT QU’IL GAGN… NON AU DERNIER MOMENT UN SORT DE MALÉDICTION EXPLOSIVE ET C’EST LE SORCIER QUI REMPOOOOOORTE LA MANCHE !!!
 
Un tonnerre de vociférations et de sifflements retentirent sur le stade pendant que le sol tremblait sous les applaudissements des supporteurs. Ça sentait la sueur, la chaleur, l’excitation, la peur et le sang. La poussière soulevée par les combattants s’élevait en volutes secs avant de retomber dans la mêlée des spectateurs les recouvrant peu à peu d’une couleur grise et rouge. Les hautes colonnades qui s’élevaient encore plus haut que les gradins dans le but de tendre vainement un voile d’ombre semblaient toiser la plèbe d’un air suffisant, elles en avaient vu passer des gloires éphémères et des victoires d’un jour et les sempiternels assauts du temps les avait blasés.

Tranquillement, l’équipe s’avança vers la statue placée au centre pour la contempler.

- C’est vraiment du bel ouvrage, admira la gnomide sans remarquer la hache de jet qui l’avait raté de peu.
- Ca faut avouer, ils ont un sacré coup de marteau, glapit le nain.
 
Le sorcier se baisser pour renouer les lacets de ses braies et évita de peu un sort de pulvérisation des os.

- Et ça ramène surtout un maximum d’expérience, c’est cool !
 
A ce moment ils s’aperçurent qu’un grand silence s’était installé dans la zone. Quand ils se retournèrent, ils purent apprécier l’encerclement professionnel qui s’était opéré par les combattants dans les yeux desquels on discernait une lueur cruelle.

- MAIS QUI SONT CES GROS BALTRINGUES ? S’égosilla l’organisateur.
- Nous sommes les membres du groupe des Bras-cassés, s’exclama fièrement le deuxième nain.
- Nous sommes venus admirer le monument, dit le sorcier d’une voix particulièrement naïve, c’est vraiment splendide !
 
Les combattants, interloqués, se retournèrent vers le présentateur et l’organisateur du tournoi. Ils s’attendaient à beaucoup de choses mais pas à ça… tant de naïveté était confondante. Leur patron hésita, lui-même ne comprenait pas trop la situation, cette bande avait un tel regard innocent qu’il soupçonna soudain qu’il ne s’agissait en fait que de débutants et non pas de candidats au suicide… c’était de la friandise pour ses guerriers… mais en même temps ces gars-là avaient l’air particulièrement à la ramasse et il n’avait jamais vu ça. Finalement il hurla :

- DÉ-GA-GEZ LA PIIIISTE !!! C’EST UNE ARENE ICI, PAS UN MUSÉE HISTORIQUE !! FOUTEZ LE CAMP !!
 
Et en moins de temps qu’il n’en faut pour dire ouf, ils se retrouvèrent dehors, le cul par terre, complètement ahuris et incroyablement inconscients de la chance qu’ils avaient d’être toujours en un seul morceau.

- YOUPII ! S’exclama le gnome en dansant, nous voilà avec une réputation de groupe soudé et unis ! Tout Kigard nous reconnaît à notre juste valeur !

Et c’est d’un pas sûr et fier qu’ils s’éloignèrent de l’arène d’Orjan vers des auspices favorables et un futur radieux. Derrière eux un prospectus un peu délavé par le soleil et le sable fut balayé par le vent, on pouvait lire en lettres capitales : Grand tournoi dans l’arène (cette fois, c’est la bonne)...


* * * * *
Le petit moine reprit sa plume. Cela faisait bien longtemps qu'il avait laissé son récit et il était temps de revenir poser des mots sur les actions héroïques et pitoyables des Bras-Cassés, cependant ça lui coûtait de devoir continuer car cela signifiait qu'il s'approchait irrévocablement de la fin et maintenant qu'il avait dépassé la moitié de l'histoire et laissé les membres à leur apogée avec une célébrité naissante il se rendait compte qu'il allait falloir parler de leur chute...
Pourquoi avait-il décidé de devenir scribe déjà ?

* * * * *

Chroniques d’un orc par Rogéash le scribe, chapitre 4 : première séparation

La troupe s’était séparée. Oh ne soufflez pas de soulagement comme cela, ce n’était que temporaire ! Au départ cela tenait de la farce, on avait signalé la présence d’un marchand dans les plaines et ils avaient décidés d’emprunter un portail pour raccourcir le chemin pendant que le sorcier, toujours aussi antipathique, ferait le chemin à cheval. Et c’est ainsi que pendant que l’orc avait débarqué près de l’Arbre d’Or, les nains, le gnome et la gnomide s’étaient retrouvé les dieux seuls savaient comment près de la bordure nord des plaines en pleine cambrouse et entourés de monstres. Après des palabres incessants par l’intermédiaire de missives expresses ils prirent la décision de vaquer à diverses tâches qui devaient être accomplies avant de se retrouver.

Le narrateur de cette histoire serait bien en mal de raconter les aventures des membres de la compagnie pendant cette période mais il connaissait peu ou prou ce qui était arrivé à l’orc.

Pour la première fois depuis longtemps le spécimen des Peaux-vertes se retrouvait seul. Ca faisait quelques mois qu’il dirigeait avec succès et main de fer l’équipe des Bras-Cassés et cela lui faisait drôle de ne plus avoir à donner d’ordre. Un grattage d’oreille s’imposait donc et c’est après cette entreprise délicate qu’il se mit en route vers le sud en empruntant le sentier. Dans sa cervelle un plan avait germé : profitant des circonstances il allait devancer ses compagnons et en profiter pour apercevoir au moins de loin l’un des monuments les plus mystérieux des plaines si ce n’est des terres de Kigard : la Gardienne !

Cela faisait longtemps qu’on entendait des rumeurs sur cette statue, certains disaient que c’était la déesse créatrice en personne transformée en pierre après avoir combattue Orjan, d’autres encore pensaient que c’était un cadeau des dieux qui avait jailli subitement sur son socle, enfin de rares personnes soutenaient une théorie affirmant qu’un indice était caché permettant de trouver un passage à travers la frontière est et de se frayer un chemin à travers les arbres nécrosés. Mais ces divergences d’opinion s’accordaient sur un point : c’était grâce à cette Gardienne que les terrifiants ennemis présents dans le désert et dans les crocs ne migraient pas vers les plaines.

Curieusement le plan de l’Orc fonctionna à merveille, et il en conclu que c’était évidemment grâce à l’absence satisfaisante du sorcier. Il faut dire que l’incompétence de ce dernier frisait le ridicule et que si il réussissait à changer les pièces d’or pour leur donner deux côtés face il fallait avouer que ça ne servait pas à grand-chose face aux ennemis. A les faire rire à la limite ce qui lui laissait du temps pour partir en courant et ça pour courir il savait courir ! En fait le seul point commun de sa magie avec la force de frappe c’était son pouvoir frapper la monnaie...

Quoiqu’il en soit c’était le moment ou jamais de démontrer sa supériorité sur cet individu méprisable. Grâce à sa tactique et son sens de l’optimisation il arriverait avant le cavalier devant le marchand !

Gloussant tout seul dans sa barbe, Archibald s’attarda un instant dans la clairière. C’était, il est vrai, une magnifique œuvre d’art que cette statue, même lui s’en aperçu. Taillée dans une roche jadis blanche et maintenant légèrement grise elle semblait contempler le paysage sauvage, une légère mélancolie imprégnait l’ensemble comme si elle semblait regretter ces temps lointain où les peuples n’étaient pas aussi prompts à la guerre.

La laissant derrière lui, notre aventurier continua sa route. Les jours qui suivirent ne furent que peu palpitants et nous ne nous attarderons pas dessus. De ci de là il pouvait voir des murailles sortir de terre, le grand lac était maintenant enfermé derrière une barrière de pierre à triple épaisseur et sur les routes les guerriers qu’il croisait étaient harassés de fatigues et couverts de sang ou de cicatrices. L’atmosphère sentait les combats et la guerre, un parfum de sursis temporaire flottait dans l’air. Les routes peuplées le retardait il trépinait sur place lorsqu'il se retrouvait bloqué dans la foule et lorsqu'il réussissait à se dégager il fonçait à nouveau en marchant de son pas vif aidé en cela par la route pavée. 

Enfin il arriva fourbu en vue de l'endroit indiqué. Un coup d'oeil satisfait aux alentours lui apprit qu'il n'y avait pas l'once d'un canasson en vue ce qui était bon signe. Le marchand était bel et bien là et présentait ses articles aux badauds mais lorsque l'Orc jeta un coup d'oeil à la monnaie que le colporteur lui avait rendu il devint fou de rage et beugla comme un possédé en devant se rendre à l'évidence : le sorcier l'avait devancé ! 


Chroniques d’un orc par Rogéash le scribe, chapitre 5 : interlude dans une taverne
La taverne était bruyante et sombre, sous l’effet des bougies posées çà et là les ombres vacillantes sur le mur prenaient parfois des formes terrifiantes et revenaient ensuite à une ensemble confus d’une marée mouvante aux entrelacements infinis.
L’orc se fraya un chemin à travers la foule de buveurs en essayant de repérer ses comparses. Sa haute stature lui donnait l’avantage et il aperçut bien vite le nain et le gnome assis à une table légèrement isolée au fond de la salle. Quand il se laissa tomber en grognant sur sa chaise, celle-ci grinça avec un son sinistre mais resta néanmoins intacte : le tavernier savait que sa clientèle n’était pas composée que de poids plume. Archibald engloutit la moitié de sa chope avant de regarder ses compagnons :

- Il n’y a que vous ? La bière coulait encore le long de son menton et goutte à goutte, finissait par former une petite flaque sur la table.
- Oui, le gnomide et l'autre nain ont à faire, quant au mage on ne sait pas ce qu’il est devenu, répondit le nain, nous n’avons reçu aucune réponse pour l’instant.
- Bon débarras, débarrassés de cet incapable nous irons plus vite rétorqua violemment l’orc en se coupant une large de tranche dans le jambon posé sur la table.
- C’est quand même lui qui avait le cheval et il … commença le gnome mais il s’interrompit en voyant le regard noir que lui lançait le peau-verte.
- Toi le jardinier je te recommande de ne plus mentionner ni cet animal, ni le bonimenteur qui le chevauche, éructa-t-il en pointant son couteau vers son voisin.
 
Le nain se resservit posément et inséra la lame de son poignard entre la croute de son pain pour glisser délicatement du fromage et un morceau de jambon dans la mie. Son collègue ne l’impressionnait plus depuis longtemps, l’orc n’aimait personne, détestait tous ceux qui pratiquaient la magie en général et le sorcier du groupe en particulier, faisait preuve d’une animosité redoutable lorsqu’on évoquait les canassons, mais au fond ce n’était pas un mauvais bougre. En mordant avec gourmandise dans sa miche de pain, il reprit le fil de la conversation :

- On ‘eut a’an’onner l’idée de vichiter l’île en ‘eine, trop com’liqué à trois.
- Qu’est-ce qu’il dit ? Couina le gnome.
 
Le nain avala et prononça plus distinctement :

- On peut abandonner l’idée de visiter l’île en peine, ce sera trop compliqué à trois. Enfin pour vous, moi je suis un professionnel de l’esquive regardez : hop hop hop !
 
Et son casque heurta le plateau de la serveuse. Cinq minutes plus tard, couvert de bière et de honte, il se rassit sur son tabouret sous les quolibets de la salle entière.

- Tu nous rappelleras de nous enseigner cette impressionnante technique, ricana l’orc, ça peut valoir le coup en milieu hostile !
- Sauf que ça mène tout droit à une mise en bière, renchérit le gnome qui hurlait de rire, c’est une technique renversante !
 
Le nain fulminait tellement qu’on ne savait plus si la fumée de la salle était uniquement due aux pipes des consommateurs. Le chaos l’avait rendu encore plus échevelé et sa tenue mouillée et sentant le mauvais houblon ne le rendait pas de meilleure humeur.

- Eh, on va y aller mollo avec les fions ! Où voulez-vous aller si on laisse tomber l’île en peine ?
 
Encore hilare, l’orc s’essuya les yeux pendant que le gnome essayait de reprendre contenance, contenance néanmoins troublée par les hoquets de rire qu’il tentait vainement de réprimer.

- L’île aux crabes. J’ai entendu une rumeur sur un ancien fossile, à trois ce devrait être jouable. Préparez-vous, ce ne sera pas forcément facile mais j’ai un plan d’une redoutable intelligence, affirma l’orc très satisfait de lui-même.
 
La soirée se termina là-dessus et tout le monde retourna au campement pour essayer de reprendre des forces. « Essayer » parce que pendant longtemps le nain entendit l’orc qui gloussait sur sa couche en murmurant « hop hop hop »…
* * * * *
Afin d'instruire notre lectorat et dans un soucis de pédagogie, nous commencerons aujourd'hui notre récit par un proverbe orc toujours bon à connaître. Dans un écrit tiré d'une étude sur les peaux-vertes, nous pouvons lire en dernière page : "Attention, un Orc peut en cacher un autre". L'auteur de ces lignes ayant disparu peu après, nous ne pouvons que nous interroger sur les circonstances de la découverte de ce proverbe.
* * * * *

Chroniques d'un orc par Rogéash le scribe, chapitre 6 : Le Coquillage Doré
 
Le navire plongea dans le creux de la vague puis, dans un jaillissement d’écume, il se redressa de toute sa taille au-dessus de la mer pendant un instant pour n’apercevoir plus que le ciel bleu avant de replonger dans l’eau sombre.

Accoudé au bastingage à côté du gnome, le nain soupira d’aise. Cela faisait quelques jours qu’ils étaient partis et il y avait dans l’air comme un parfum de vacance. Ce n’était pas temps le fait d’être nonchalamment appuyé au garde-fou du navire, ni même d’avoir retrouvé l’autre nain en cours de route. Non, la raison était tout autre : allongé au fond de la cale l’orc n’était apparu sur le pont que pour soulager un instinct primaire subtilement entretenu par le mouvement du navire avant de repartir dans les tréfonds de la caravelle. En contemplant l’horizon le nain se dit qu’il avait intérêt à savourer l’instant et il ouvrit sa blague à tabac pour bourrer sa pipe.
 
*
*      *
 
C’était donc ça le plan « brillant » de leur comparse ! S’ils l’avaient su ils ne seraient pas venus, voilà !

Alignés sur le sable dans une ligne impeccable le gnome et le nain maudissaient le peau-verte. Accroupis comme cela, non seulement ils avaient l’air tous les trois ridicules, mais en plus ils allaient certainement mourir dans les 5 minutes et cela n’avait rien de bien réjouissant.  Autour d’eux les crabes marchaient de guingois en faisant claquer leurs pinces avec férocités et au loin on apercevait un tréant menaçant, en d’autres termes il était temps de dégager.
- A vos maaaaarques, hurla l’orc.

Le nain serra les dents, de toute façon si lui et son acolyte gnome restaient sur place ils se feraient trucider à coup sûr par les crustacés géants.

- Prêêêêêt !!!

Le gnome paraissait concentré mais on sentait qu’il bouillonnait lui-aussi devant la situation dans laquelle les avait plongé l’orc. 

- PARTEZ ! Brailla l’orc ravi.

Et ils bondirent. La vitesse était leur seul espoir d’en réchapper, contournant les pinces ils s’élancèrent bras au corps sur le sable, ils allaient, couraient, volaient ! La peur au ventre pour le nain et le gnome, le ravissement pour l’orc, ils transcendaient le mouvement. Au loin, dans la déformation de l’horizon sous la chaleur, on commençait à apercevoir un rayonnement, on approchait du coquillage. Cependant les pieds commençaient à s’engourdir, le travail était rude, une course dans le sable n’est pas pour ainsi dire une sinécure, mais le claquement des pinces autour d’eux leur donnait des ailes.

Soudain, de dernière une dune, surgit brusquement la beauté du fossile ! Magnifique et inoubliable, le coquillage rutilait, flamboyait et aveuglait sous les réverbérations du soleil. Les trois compères avaient réussis. Essoufflés, ils s’arrêtèrent un instant devant cette magnificence, le nain et le gnome abasourdis d’être toujours en vie et l’orc se pavanant devant la réussite de son plan.
 
- Ce n’est pas tout, prononça fièrement ce dernier, on rentre ?

En voyant les crabes qui s’étaient rapprochés dangereusement derrière eux, le nain eu à nouveau la furieuse envie d’étrangler son compagnon.


* * * * *
L’expédition sur l’île aux crabes teintée de succès (ainsi que la gloire des Bras-Cassés) avait persuadé un des chefs de clan de rejoindre l’autre partie de l’équipe pour les aider à joindre le coquillage. N’étant évidemment pas de la partie nous ne pourrons guère restituer les faits, cependant il est à noter qu’ayant débarqués sur la plage peu après notre départ, ils tombèrent brutalement sur la foule de crustacés nous ayant suivis lors de notre retour. Curieusement nous n’eûmes jamais plus de proposition d’escorte par la suite….
* * * * *

Chroniques d'un orc par Rogéash le scribe, chapitre 7 : La der des ders !

C’était un fait surprenant : l’orc s’entendait avec le mage. Que c’était-il passé ? Nul ne le savait, mais une chose était sûre : ils semblaient non seulement se tolérer mais en plus murmuraient en ce qui semblait être un conciliabule non loin du feu de camp. Une stupéfaction flottait parmi les membres de l’équipe et on attendait la crise qui pourtant ne semblait jamais venir.

Autour du foyer, le gnome mâchonnait ses herbes et champignons hallucinogènes, Hop-le-nain bourrait sa pipe, son congénère contemplait ses chaussettes et la gnomide fredonnait une chanson en faisant cuire sa brochette sur le brasier.

C’était un soir tranquille comme la compagnie n’en avait pour ainsi dire jamais connu. Peu de temps auparavant, l’équipe avait une fois de plus été séparée. Il faut dire que tout nuls qu’ils étaient et malgré les missions qui avaient toutes systématiquement tourné en catastrophe, les membres commençaient à prendre du galon et l’un ou l’autre avaient même accédés au noble titre d’aventurier. La mission qu’ils s’étaient fixés d’admirer les monuments était loin d’être terminée mais il semblait qu’elle ne serait jamais accomplie tant chacun vaquait à telle ou telle tâche. Ce soir ils venaient de prendre une décision importante, ceci évidemment sous la présidence de l’orc, fier de sa position de chef, qui avait donné la parole successivement aux compagnons pour que chacun s’écoute avec respect.

C’est donc une fois que tout le monde eu terminé de parler en même temps qu’on se rendit compte qu’il valait mieux s’exprimer à tour de rôle. Quatre heures après la nuit était tombée et il avait fallu recharger le feu à maints reprises mais ils avaient enfin réussi à s’entendre. Ce soir serait une date mémorable pour la compagnie : il avait été décidé de rassembler l’équipe une dernière fois pour LA dernière mission commune : admirer le monument maudit qui était érigé sur l’île en peine de sinistre mémoire !

Deux semaines avaient été données pour se préparer. Le gnome se chargerait de récolter une bonne provision de champignons pour subvenir aux besoins du clan, il en profiterait d’ailleurs pour alimenter sa réserve personnelle, et Hop voulait s’entraîner au camp pour améliorer encore en esquive, d’après lui il serait alors intouchable ! Le deuxième nain devait affuter ses armes, la gnomide s’occuper de l’approvisionnement, le mage trouver les cartes nécessaires au trajet et l’orc devrait se documenter sérieusement sur les monstres peuplant le désert. En bref, ils sentirent qu’ils pourraient affronter un régiment de héros !

L’île en peine n’avait qu’à bien se tenir ! Au milieu des arbres on entendit les timbales trinquer pour fêter la dernière des dernières…ça allait chauffer !


* * * * *
Dans un souci de quiétude et de tranquillité, nous, désignés ainsi en la personne de Rogéash, demandons à nos lecteurs d’avoir l’immense mansuétude de réduire la quantité de lettres d’admiration qu’ils envoient régulièrement. Ceci s’applique tout particulièrement à l’orc sans lequel il n’y aurait pas ce travail harassant d’ouvrir lesdites lettres pour n’y trouver qu’un papier signé d’une croix.

Merci.

* * * * *

Chronique d’un orc par Rogéash le scribe, chapitre 8 : le désert 

Le désert frémit soudain. Dans la chaleur quasiment intenable une tension impalpable montait lentement, ceci ne pouvait dire qu’une chose : ils étaient de retour ! Ils étaient là, quelque part et pourtant on n’entendait encore rien, un regard, un coup d’œil scrutateur, une attente, un peu de sable qui dévale une dune dans un bruissement sourd… ils approchaient !

Et brusquement, cachés par un soleil éclatant, ils sortirent de derrière la dune, le contre-jour les enveloppant dans un drap lumineux victorieux. On n’apercevait encore que leurs silhouettes dégageant le charisme intrinsèque des héros de grande classe… Les Bras-Cassés se tenaient là, en haut de la dune, contemplant l’immensité désertique ! L’orc, superbe, gigantesque, la gnomide petite mais robuste, le gnome portant un immense sac à dos et Hop, le nain de la forêt. Les deux derniers acolytes semblaient absents…

L’instant semblait presque allégorique de la puissance de l’équipe et aurait pu rentrer dans les mémoires comme un moment épique si le haut de la dune ne s’était pas écroulé, précipitant nos compères pêle-mêle la tête dans le sable. Il faut croire que la gloire est un moment éphémère et n’attend que le grain de sable dans l’engrenage pour s’effondrer…

Furibonds, l’orc dégagea un pied qui lui rentrait dans la bouche pendant qu’un bras tentait de se retirer de sous son poids, au-dessus de lui le sac du gnome l’écrasait à moitié et il suffoquait sous les effluves des champignons hallucinogènes bourrés à l’intérieur. En crachant et en pleurant le sable qui s’était introduit dans tous les interstices du corps les plus diverses, l’équipe se redressa en vacillant.
 
L’orc était fou de colère et envoya un coup de pied monstrueux de violence dans le sable pour libérer sa rage. Et il se remit à pleurer toutes les larmes de son corps  quand ses yeux furent assaillis à nouveau par toutes les particules qu’il avait soulevées...

- Bon résumons, aboya-t-il lorsque tout le monde fut plus ou moins remis sur patte, le sorcier arrive sur son stupide canasson et l’autre nain n’est pas loin derrière nous, nous partons !!
- Ne vaut-il pas mieux les attendre ? Demanda une petite voix.
- COMMENT ?! Ceux qui veulent attendre n’ont qu’à rester ici à la merci des vers géants, moi j’y vais, annonça l’orc avec un mépris non dissimulé.
 
Et il ramena avec brusquerie son épée sur le côté dans un geste qu’il pensait noble avant d’entamer sa marche. Les trois autres le regardèrent partir :
 
- Si vous voulez mon avis, lança Hop en mâchouillant sa pipe, un intellectuel assis va moins loin qu’une brute qui marche… allons-y.
 
La gnomide le regarda, tourna la tête vers l’orc et demanda :

- Mais… tu ne penses pas qu’il faudrait lui dire que le sud est dans l’autre direction ?
 
Un ange passa, tout trois regardaient le machin vert qui pesait ses 120 kilos de muscles s’éloigner d’un pas pesant.

- Qui s’en occupe ?
Chronique d'un orc par Rogéash le scribe, chapitre 9 : la fin des Bras-Cassés

Au sud-est du désert de l’oubli, le combat semblait désespéré. La gnomide soignait ses compagnons tant bien que mal mais l’orc avait déjà une plaie béante qui ne se refermait plus d’où sortait un pus infecte. Dans un cri de guerre, le gnome tenta de parer la boule de feu qu’envoya le démon de sable, mais n’y  réussit qu’à moitié, pendant ce temps le nain ferraillait dur contre une tarentule et parvint in-extremis à lui enfoncer sa lame dans le gosier qui tentait de l’avaler. En reprenant son souffle il regarda autour de lui, ils étaient seuls, les ennemis arrivaient sans arrêt et ni le sorcier ni l’autre nain ne les avaient encore rejoins. Tourner la tête avait été une erreur, il ne vit pas le serpent géant s’approcher en rampant derrière lui…

L’orc reculait de deux pas pour prendre ses distances avec deux tarentules plus hautes que lui lorsqu’il entendit le hurlement que poussa Hop, ce qu’il vit le terrifia : son camarade, les mains plaquées sur son visage, avait perdu la moitié de son crâne sous le jet d’acide brûlant que lui avait envoyé le cobra et, après un instant où il sembla immobile, s’écroula d’un bloc dans le sable comme une poupée de chiffon.

Le temps sembla à la fois s’arrêter et s’accélérer, l’orc sentit la folie le prendre, il n’avait jamais cru son équipe mortelle, et surtout pas capable de finir de façon aussi atroce ! Il perdit la tête et partit en courant vers le nord-ouest en criant comme damné… tout du moins le croyait-il, mais il se rendit compte que ce beuglement strident venait du gnome qui s’était fait approcher par le démon, il jeta un coup d’œil derrière son épaule, juste à temps pour voir la mort s’abattre à nouveau, atroce, impitoyable… et incroyablement cruelle pour un gnome qui n’avait jamais commis d’autre crime que de consommer ses champignons. L’orc avait déjà vu des choses horribles, mais la méthode sadique du démon glaça encore plus son sang dans ses veines si la chose était possible !

Il reprit sa course, désespéré, en voyant peu à peu les tarentules s’approcher autour de lui, fermant le petit passage qu’il avait pris pour fuir. Il faillit défaillir en réalisant que la gnomide n’aurait plus aucune chance de s’en sortir à cause de lui…

Il n’en pouvait plus, mais il savait qu’il devait tenir, le sable se confondait avec le ciel, le sang de ses camarades avec l’air qu’il respirait… le pus continuait de s’écouler par flot de sa poitrine. Soudain il aperçut un cavalier… le sorcier les avait rejoint, et n’avait aucune idée de ce qui s’était passé.


FUIS !! C’EST LA MORT QUI NOUS ATTEND !! ILS SONT MORTS !! MOOOORTS !!! TOUS !!
 

Le sorcier releva la tête et palis : il avait aperçu l’armée de tarentule !

Nous n’en sortirons jamais !! Hurla l’orc, les pupilles dilatées par la terreur !
 

Le cavalier regarda autour de lui, désespéré lui-aussi :

Là-bas ! Une muraille !!
 

Sans arrêter de courir et précédé par le cheval, l’orc aperçu le mur entre deux dune, il devait être situé à une lieue de là. C’était sa dernière chance de survie ! Il tenta de reprendre son souffle et essuya la sueur qui l’aveuglait presque, elle était glacée malgré le soleil.

Un groupe d’araignée attira son regard à droite, il essaya d’évaluer la distance mais il semblait qu’elles ne se préoccupaient pas de lui mais d’un paquet entoilé qu’elles tiraient par terre. Les chaussettes qui dépassaient de la toile indiquèrent à l’orc que le deuxième nain ne les rejoindrait plus jamais. Le monstre vert ne le savait pas mais ses pupilles étaient devenues d’un noir absolu, reflétant la folie intense qui commençait à poindre…

Le mur était là, le sorcier juché dessus lui faisant signe de se hâter, il était temps, il sentait dans son dos les cliquetis mortels des pinces. Aidé par le sorcier qu’il abhorrait tant autrefois, il franchit la construction pour se retrouver de l’autre côté. Ils se regardèrent atterrés, hagards : en un instant les Bras-Cassés avaient disparus, ils étaient les derniers survivants du groupe…

Un grognement sinistre les fit se retourner. Devant eux, gigantesque, monstrueux, ici au milieu du désert, se tenait un Yéti ! Cela n’était pas croyable, impossible, et l’orc perdit définitivement l’esprit. Une seule chose le maintint encore debout : en retirant son épée du fourreau près du sorcier, il savait que ce n’était plus aux côtés d’un ennemi qu’il allait mourir déchiqueté, mais d’un ami.

Harassés, ils s’approchèrent du monstre en brandissant leurs armes… 


Fin
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Message par Archibald Ven 8 Nov 2019 - 14:00

Je viens de découvrir que tu avais mis mon rp sur le forum, merci Elwyn ^^
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Message par Elwyn Sam 9 Nov 2019 - 5:54

De rien, Les rocambolesques et truculentes aventures des Bras-Cassés par Archibald Wink10
Je mets à l'abri les documents de valeur. Les rocambolesques et truculentes aventures des Bras-Cassés par Archibald Study11
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